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Modèle de contrat : rédiger un bon contrat pour pigiste

Rédiger un contrat pour pigiste ou consultant facilement / Mathieu Varin

On va se le dire : les contrats, c’est rarement la partie la plus sexy du travail autonome. Mais si tu veux éviter les flous artistiques, les quiproquos coûteux et les clients qui « pensaient que c’était inclus », alors oui, tu vas devoir en passer par là.

La bonne nouvelle, c’est qu’un contrat bien rédigé, ce n’est pas juste une barrière légale. C’est un outil puissant pour te protéger, cadrer ta relation avec le client et montrer que tu es un·e pro — pas juste quelqu’un qui « fait ça à côté ». Et en plus, quand c’est bien fait, ça respire la confiance des deux côtés.

Alors, si tu veux rédiger ton propre contrat de pigiste sans te noyer dans le jargon, voici ce que tu dois absolument inclure (et ce que tu dois éviter comme la peste).

Description du mandat

Avant même de parler d’argent, il faut être sûr de parler de la même chose. Ton contrat doit expliquer clairement ce que tu vas faire, pourquoi tu le fais, pour qui, et dans quel cadre.

Pas besoin de te lancer dans un roman, mais ne reste pas flou non plus.

👉 Exemple :

Création de 3 visuels publicitaires pour Instagram, en lien avec la campagne de lancement du produit X.

  • Format carré, livrables en PNG et PSD.
  • Date de livraison : 15 juin.

Conseil : Plus tu es précis·e, moins tu laisses place aux surprises du genre « Ah, je pensais que tu allais aussi faire les textes ». Nope.

Honoraires et conditions de paiement

C’est le nerf de la guerre. Sois clair sur ton mode de tarification (à l’heure, au livrable, au projet). Indique ton tarif, mais aussi quand tu factures (début, milestones, fin), comment (facture, virement, etc.) et sous quel délai tu t’attends à être payé·e (ex. : net 15 jours).

Et s’il y a un acompte à prévoir (et il devrait y en avoir un), écris-le noir sur blanc.

Pro tip : ajoute une clause en cas de retard de paiement. Même si tu ne veux pas l’appliquer, elle te donne du levier si tu dois courir après ton argent (tu me remerciera plus tard).

Propriété intellectuelle

Tu crées quelque chose? Super. Mais qui le possède, au final? C’est ici que tu précises si tu cèdes tous les droits (après paiement complet, c’est important), ou si tu conserves certains droits, par exemple pour le montrer dans ton portfolio.

Et si le client te fournit du matériel (logo, photos, branding), note que ça lui appartient, et que tu ne l’utiliseras pas ailleurs.

Clause de confidentialité

Si tu travailles sur une campagne pas encore lancée, un nouveau produit ou tout ce qui touche aux infos internes du client, ajoute une clause de confidentialité. Pas besoin qu’elle fasse 4 pages, mais il faut que ce soit clair : tu ne divulgueras rien à personne, sauf accord écrit.

Mais attention aux clauses à sens unique qui t’interdisent tout, à vie, partout. Lis-les bien. Et n’aie pas peur de demander des ajustements si ça te semble exagéré.

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Échéances et livrables

Un bon échéancier, c’est plus qu’une date de livraison finale. Découpe le mandat en étapes, ajoute des dates de validation, des temps de réponse du client, et des marges de manœuvre réalistes.

👉 Ex : Le client doit fournir les textes finaux au plus tard le 5 juin. En cas de retard, la livraison finale sera repoussée d’autant de jours ouvrables.

C’est là que tu évites les fameux « c’est urgent! » envoyés après trois semaines de silence radio.

Modalités de résiliation

Même quand tout semble bien parti, il peut arriver qu’un projet doive s’arrêter. Prévoyez les conditions de résiliation : combien de jours de préavis, ce qui est dû ou non, qui garde quoi, etc.

Ça évite les ruptures brutales sans filet, et montre que tu as pensé à tout — même au pire.

C’est comme un mariage… on souhaite pas le divorce, mais il faut quand même protéger ces arrières.

Frais supplémentaires

Déplacements, logiciels, polices, photos stock : certains frais peuvent s’ajouter au mandat. Ton contrat doit dire lesquels sont inclus, et lesquels seront facturés en extra, avec ou sans approbation préalable.

Le but ici, c’est d’éviter les surprises de chaque côté. Et de ne pas te retrouver à débourser 300$ en licences que tu ne peux pas refacturer.

🚩 Ce que tu dois éviter dans ton contrat

Une clause de non-concurrence trop large

Si ton contrat t’empêche de travailler pour toute entreprise dans le domaine du marketing numérique au Québec pour les 2 prochaines années, c’est non. Restreins ça à des concurrents directs, pour une durée raisonnable, et un périmètre clair.

Des pénalités irréalistes

Tu peux accepter des engagements sur les délais, mais si on te demande de payer 500 $ de pénalité par jour de retard… fuis. C’est déséquilibré, et souvent inapplicable légalement.

Du micro-management déguisé

Tu es pigiste, pas employé·e. Si le contrat te dicte tes horaires, outils, méthodes de travail et canaux de communication internes… tu glisses dangereusement vers un lien d’emploi (ce qui peut te nuire fiscalement).

Rappelez-vous qu’un pigiste est un partenaire, pas un employé. Votre contrat doit refléter cette relation d’égal à égal. En étant juste et équitable dans vos conditions, vous attirez les meilleurs talents et établissez les bases d’une collaboration fructueuse.

Un contrat, c’est là pour te protéger

Ton contrat n’est pas là pour créer de la distance avec ton client. Au contraire : il sert à clarifier, cadrer, rassurer. C’est une conversation mise par écrit. Et en te positionnant clairement dès le départ, tu évites 90 % des malentendus futurs.

N’oublie pas : tu es un·e pro. Et un·e pro sait protéger son temps, ses droits, et ses limites.

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